Parler de sa passion ! Voila pourquoi est né ce site. Voila pourquoi des dizaines de sites sont nés. Puis avec les forums, et les réseaux sociaux de nouveaux moyens d’échanger autour de nos passions sont apparus, en conservant la même ferveur, et la même fougue chez ceux qu’on appelle « les fans ».
En tant que « Fans de Prince » nous connaissons cela par coeur : débats entre amis, anecdotes à foison pendant les attentes de concerts, conversation interminable quand on croise par hasard dans la rue quelqu’un d’autres avec un « symbole » autour du coup, ou un T-shirt « purple » à l’effigie de la star.
Cette passion, cette musique, cet artiste nous habite, et je vous propose aujourd’hui d’en parler avec vos mots, avec votre vision, avec votre sensibilité.
Parler de ce qui nous anime au delà du deuil
Le 21 avril 2016 a été une déflagration chez les fans de Prince. 2 ans après nous sommes toujours sonnés, toujours dans l’incompréhension de cette vie « sans lui », toujours dans la peine et toujours avec cette question « comment vivre avec ce vide».
Prince était un artiste à part, unique, différent, et je pense sincèrement que ses fans le sont aussi. Dans le monde entier des « fams » ont choisi de témoigner de leur passion. Soit pour parler au reste du monde de cet incroyable génie, soit pour partager avec ceux qui souffrent, leur chemin, leur parcours, leurs réflexions, leurs impressions. Partout dans le monde, livres, films, et autres manifestations artistiques sont apparues pour témoigner et partager.
Comme beaucoup, je lis de nombreuses interventions de personnes de tous âges, racontant leur relation particulière, leur « strange relationship », avec cet artiste hors du commun. Que ce soit sur les réseaux sociaux, sur le forum, lors de soirées, ou rencontres, une chose est certaine : Prince, ce sont ses fans qui en parlent le mieux.
Mais comment réunir la parole de dizaines, voire de centaines de fans ? Comment faire entendre toutes les histoires, tous les sentiments, toutes les positions ?
Le livre dont vous êtes le héros
Je débute aujourd’hui un projet non plus personnel, mais collégial.
L’éditeur Camion Blanc à lancé une collection intitulée : Paroles de Fans.
L’idée est d’aborder un artiste à travers ceux qui l’écoutent. Je travaille avec eux sur celui consacré a Prince
Le but n’est plus de partager mon histoire, mais la vôtre. De vos premières émotions avec la musique de Prince, au moment où vous vous êtes sentis totalement accro, des premiers concerts à la course aux aftershows, de cet instant où cette musique dite « populaire » devenait celle qui accompagnait vos moments forts, vos joies, vos peines, vos amours, vos amitiés, vos déceptions…bref, votre vie.
Pour cela je vous demande de remplir un questionnaire. Celui-ci est accessible en téléchargement au format word ici . Pour la version en ligne vous pourrez revenir plusieurs fois avant de le finaliser je vous rassure.
L’exercice de synthèse sera périlleux, pas simple de traduire une multitude de point de vue. Aussi soyez précis, développez vos réponses, mettez-y votre cœur, votre passion et votre âme. Le tri sera difficile, mais j’espère que le résultat sera à la hauteur de la diversité qui existe chez les fans.
Ce questionnaire s’adresse à TOUT LE MONDE. Que vous utilisiez le site Schkopi ou que vous n’y soyez jamais allé, que vous possédiez quelques albums, ou l’intégralité de la discographie en plusieurs exemplaires, que vous ne l’ayez jamais vu sur scène ou que vous ayez traversé le monde pour cela, que vous ayez 15, 25 , 35 ou plus de 65 ans. Vous êtes libre de participer, plus vous serez nombreux, plus l’ouvrage sera dense, et riche. On se plaint trop souvent que toutes les voix ne soient pas entendues, que ce soit « toujours les mêmes qui s’expriment ». Ici pas de limite dans vos réponses. Si une question vous gêne, passez à la suivante. Évitez au maximum les réponses uniquement affirmatives ou négatives, et tentez de développer chaque fois que cela sera possible. Racontez vos anecdotes, ce sont ces histoires personnelles et inédites, qu’il est intéressant de partager. Et s’il vous plait partagez le au maximum. N’hésitez pas a faire suivre ce formulaire au maximum de gens. Hors Schkopi, hors réseaux sociaux. Vous avez tous des amis qui « aiment Prince », et qui ne sont pas des les cercles « hardcore ». Je vous demande du fond du coeur de soutenir le projet, et de partager un maximum. Plus il y aura de visions, et plus la diversité sera représentée.
Assez parlé. C’est à vous maintenant et croyez-moi, j’ai hâte de vous lire.
Deadline : ce livre est un long travail, vous pouvez encore participer !!!
et pour suivre sur Facebook : https://www.facebook.com/PrinceParolesDeFans/
On en parle sur le forum
Raphaël, Nicolas, Frédéric, Pierre, vous êtes mes héros !
J’ai pris le train en marche lors de votre podcast consacré à Parade. Depuis, je ne décroche plus, j’entame la deuxième écoute de votre série addictive et achève même une troisième pour la période 78-90, avec un certain masochisme concernant Graffiti Bridge. Cet album a été, en effet, une telle déconvenue pour un fan tombé dans la marmite trois ans auparavant.
Je vous écris, je me prends à imaginer être l’un de vos intervenants extérieurs et vous narrer mon approche de l’œuvre du Kid. Je suis conscient que mon témoignage n’a absolument rien d’original et d’exceptionnel.
Adolescent, je faisais partie d’une bande de copains qui à elle seule embrassait de nombreux styles de musiques pop. Il y avait le fan de Reggae, celui de Hard Rock que l’on n’appelait pas encore Metal, un autre de New-Wave tendance Gothic, l’inévitable fan des Stones que l’on chambrait car c’était censé être de la musique de vieux donc taxée de ringarde, et pour finir deux extraterrestres adorateurs de Prince. Ces derniers prétendaient déjà à l’époque que c’était l’artiste le plus novateur du moment. D’ailleurs, peut-être allez-vous pouvoir m’expliquer ce fait : comment cet artiste pouvait-il être à la fois mainstream tout en produisant de la musique parfois difficile d’accès !? Quand on est biberonné à AC/DC ou The Cure, des morceaux d’intro comme Around The World In a Day et Christopher Tracy’s Parade, bah ça malmène les oreilles d’un ado (je reprendrai sûrement d’autres de ces termes pertinents et raphiesques dans ce mail).
Mars avril 87, les deux extraterrestres commencent à nous les briser menu avec le nouvel album de leur musicien préféré. Je n’étais toujours pas convaincu du talent de leur idole jusqu’à ce que je l’écoute au casque, ce fût une demi-révélation….
Décidé d’en savoir plus, d’en connaître plus sur le bonhomme, je propose aux deux E.T d’aller à Bercy en juin pour assister à l’un des concerts annoncés. Pour le coup, c’est eux qui m’ont pris pour un alien ! Et là, je suis tel Saül De Tarse sur le chemin de Damas… Révélation…
Les mois suivants, tout va très vite, rétrospective attentive de l’œuvre du Monsieur, achats de quelques productions satellites, les maxi, leur face B, le Black Album piraté (une copie vinyle franchement pourrie), l’écoute maladive sur K7 audio des concerts télévisés 85 et 86….
Retour à Bercy début juillet 88, idem qu’en 87 je suis complètement retourné par ce que je viens de voir et d’entendre. Je deviens LE troisième fan de Prince de la bande encore plus pénible que les deux autres. Euphémisme…
Je me permets d’ajouter une petite rectification à votre épisode Lovesexy et l’évocation de la fameuse tournée. Prince a joué non pas deux mais trois titres du Black Album. En effet, When 2 R In Love est interprétée à deux reprises, une pour le Black Album et l’autre pour Lovesexy. CQFD.
Revue succincte et non-exhaustive des albums :
Je n’évoquerai pas les deux premiers opus, qui sont pour moi, Prince avant Prince, donc pas vraiment du Prince. Je vous imagine bondir à la lecture de cette affirmation. Entendons-nous bien, ce sont évidemment des œuvres intéressantes et indispensables à connaître. À ce sujet, je fus très frustré par la trop courte durée de votre premier épisode !!! On recommence, chiche !?
1980-1989 : [mon] Âge d’Or où il n’y avait qu’un seul morceau à zapper par album.
– Dirty Mind : le titre Dirty Mind pas vraiment terrible malgré le récent intérêt suscité par la superbe démonstration de Nicolas.
– Controversy : le morceau Do Me Baby (quoique qu’à présent, je ne suis plus aussi catégorique). Nous avions pour habitude de crier « Oh ta gueule ! » quand Prince se met à hurler au milieu de la composition. Soyez cléments, nous étions jeunes et un peu concons !
– 1999 : considéré comme un simple car 11 pistes seulement, Automatic bof ! N’ai jamais réussi à l’écouter en totalité.
– Purple Rain : et son morceau éponyme très fatigant.
– Around The World In A Day : The ladder qui ressemble, à mes oreilles de non-musicien, énormément au titre Purple Rain. Mais je dois me fourvoyer car à aucun moment notre musicologue en chef n’a fait allusion à cette similitude.
– Parade : Girls And Boys et son côté agaçant.
– Sign Of The Times : étant un double, Slow Love et surtout U’ve Got The Look seraient à retrancher. SOTT me semble être le miroir inversé de Graffiti Bridge : deux morceaux plutôt moyens proposés sur le plus grand album de pop-music de tous les temps v/s deux très bons morceaux inclus dans un très mauvais disque.
– The Black Album, l’exception, rien à ôter de son contenu.
– Lovesexy : Alphabet Street ne m’a jamais emporté, cela bien-sûr sans préjuger des versions live ultérieures.
– Batman : sans surprise The Arms Of Orion. Cet album est pour moi avant tout une œuvre personnelle de Prince, bien avant d’être partie intégrante du battage médiatique fait à l’époque autour du film. Les comics, pas ma culture…
Puis la douche froide à partir de 1990 où la tendance s’inverse, il n’y a plus qu’un seul morceau écoutable par disque.
Graffiti Bridge : que je considère comme un double album car 17 pistes, deux morceaux à conserver Joy In Repetition (attention chef-d’œuvre !) et Question Of U.
Les sorties suivantes me paraîtront également désastreuses et cela jusqu’en 1996 où le coffret Emancipation a bien failli voler à travers mon appart. Trois ou quatre peut-être cinq morceaux écoutables sur trente-six, c’est se foutre du monde… À partir de là, j’arrête d’acheter ses disques. Je ne découvrirai Chaos, Crystal/The Truth et Old Friends qu’au début du XXI ème siècle, qui pour le coup m’ont beaucoup plu.
1990- 2000 Un fan de plus en plus déçu puis devenu totalement désintéressé. Une légère éclaircie avec Come, car son univocité, sa cohérence intrinsèque faisaient du bien.
Totalement déconnecté de l’actualité musicale princière, je n’ai pas vu venir The Rainbow Children en 2001. C’est un ami bienveillant qui m’en fit copie. Et là, je redeviens le fan que j’étais auparavant. À suivre N.E.W.S et Musicology, albums assez convaincants. Puis les déceptions reviennent en escadrille avec 3121, Planet Earth, MPLSound, 20ten. Je laisse tomber de nouveau jusqu’à sa disparition en avril 2016. Chacun se souvient, paraît-il, où il se trouvait ce fameux 11 septembre 2001, idem pour moi et à coup sûr la plupart des fans lors de l’annonce de la mort de Prince. Une partie de moi-même s’est envolée ce jour-là… Je me suis surpris à pleurer… À ce moment, Je me rends compte que cet artiste ne représentait pas seulement un pan de ma jeunesse mais toute ma vie. Qu’il m’avait en quelque sorte façonné…
Une consolation, U-Tube a commencé à pouvoir diffuser du matériel à profusion puis sont rapidement arrivées les productions officielles post-mortem. Autre consolation induite et non des moindres au regard de ce que réserve le Vault, il y aurait matière à découvrir encore et encore de nouvelles perles princières jusqu’à ma propre mort… Elle n’est pas belle la vie en sachant cela !?
Question : quels sont pour vous les album-bouse dont Prince avait le secret ? Pour ma part, je citerais Rave Un2 et son petit frère In2 ainsi que Hit&Run 1 (*). Mais comment a-t-il eut l’idée de produire de telles horreurs ? Cela me plonge régulièrement dans de vertigineuses interrogations ! Il est vrai qu’à l’instar des Fassbinder ou Bergman et leur prolifique production cinématographique, on y retrouve forcément des films très inégaux.
(*) Je ne me suis pas aventuré à écouter Kamasutra. Chui pas fou…
À la question quels sont les trois albums pop à emmener sur une île déserte : Sign Of The Times bien entendu, Stain des Living Colors et le premier album de Rickie Lee Jones, ma Joni Mitchell à moi. En revanche, si je ne devais emporter qu’un seul morceau de musique, bah cela serait une cantate de Bach…en imaginant qu’elle est « performed by » Prince ! Je vous l’accorde, c’est tordu.
J’ai l’impression de faire un peu partie de la « famille » après avoir rencontré en 2021 Julien L cité dans l’ouvrage Purple Fam. Nous habitons deux villes équidistantes d’une trentaine de kilomètres du site du Hellfest. Nous nous sommes rencontrés pour évoquer « la mise à niveau » de ma discographie princière, notamment les albums au sortie avortée et les numériques du NPGMC. Autant dire qu’avec les éditions de l’Estate et mes dernières acquisitions, je n’écoute que Prince, et cela de manière encore plus obsessionnelle que durant les années 80. Du haut de mes cinquante et quelques années, je suis redevenu le fan pénible et prosélyte !
Au fait, j’ai toujours prononcé son nom à la française : Prainsse. Je me moque bien de passer pour un plouc provincial 🙂
Je compte sur vous pour de nouvelles thématiques pourpres à l’issue de cette merveilleuse chronologie que vous nous proposez. L’un d’entre vous suggérait, d’un ton blagueur, un podcast de quatre heures sur Joy In Repetition, je suis preneur !
Salutations et gloire à vous, messieurs !
Gzâvié
PS : en me relisant, je constate avoir évoqué à quatre ou cinq reprises Graffiti Bridge. Trente-trois ans plus tard, le désarroi, que dis-je, le trauma suscité par la sortie de cet album est toujours vivace ! La thérapie post-traumatique proposée lors de votre épisode consacré n’a manifestement pas fonctionné malgré trois séances…